Azeb Gebreyes Rufin

NOS CONFERENCIERS

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Nicholas FOX WEBER

Nicholas Fox Weber est un critique d’art américain, historien, essayiste, né en 1947. Diplômé de l’université de Columbia et de Yale, il est aujourd’hui directeur de la Fondation Josef et Anni Albers, dédiée à l’art contemporain.
Nicholas Fox Weber commence à s’intéresser à l’art et à rédiger des articles dès son adolescence.

Il est aujourd’hui l’auteur de plus d’une dizaine d’ouvrages, dont pour la plupart des essais biographiques très documentés sur des artistes ou des mouvements d’art contemporain. L’architecture du XXème siècle est son domaine de spécialité.
Il a également publié de nombreux articles spécialisés dans différentes revues, comme le New York Times, l’Architectural Digest, Vogue.

C’est un auteur qui aime faire partager sa passion pour l’art, et faire découvrir l’art contemporain au grand public ; il tient des conférences dans les musées du monde entier : aux Etats-Unis, en Angleterre, en Irlande, dans les pays scandinaves, en France, au Japon, en Italie.
Ses livres ont rencontré un large succès auprès des critiques et du grand public.

Deux de ses ouvrages ont été traduits en français :
 

corbusier

« C’était Le Corbusier », Fayard, 2009

Voici la première biographie complète de Le Corbusier, l’un des architectes les plus admirés du XXème siècle, né en 1887 et mort en 1965. L’un des plus controversés aussi : ne lui reproche-t-on pas d’avoir voulu raser Paris et d’être à l’origine de nos difficultés urbaines ?

À rebours de la légende qui entoure cet artiste secret et lunatique, Nicholas Fox Weber retrace un parcours d’exception: celui d’un jeune homme, né Charles-Édouard Jeanneret dans le Jura suisse, qui s’installe définitivement à Paris en 1917, bien décidé à bouleverser à tout jamais la manière de vivre de ses contemporains, alors qu’il n’a pas de diplôme d’architecte.
Ses constructions modernistes, comme les villas La Roche et Savoye, enflamment les avant-gardes. Sa vision futuriste de l’habitat, individuel comme collectif, s’incarne dans de nombreuses réalisations: l’Unité d’habitation de Marseille, l’abbaye de Ronchamp ou encore le couvent de La Tourette… Théoricien de l’urbanisme et de l’architecture, Le Corbusier est sollicité dans le monde entier, jusqu’en Inde où il conçoit, à la fin de sa carrière, une ville entière : Chandigarh.

Dans cet ouvrage richement illustré et nourri d’archives en partie inédites – dont la correspondance privée de l’architecte –, Weber brosse le portrait touchant d’un artiste irascible et dépressif, tendre et enthousiaste. Il décrit un homme étanche à toute forme d’engagement politique, prêt, pour obtenir des commandes, à faire le siège des puissants, qu’ils s’appellent Staline, Mussolini, Pétain ou De Gaulle…
C’est aussi un Le Corbusier intime que l’on découvre. Le biographe révèle son rapport avec les femmes et, en premier lieu, avec sa mère, une Jurassienne revêche, dont il cherchera en vain l’approbation toute sa vie. Il raconte son mariage long de vingt-sept années avec une femme qui ne s’intéressait absolument pas à l’architecture et refusait qu’il en soit question à table, ainsi que ses nombreuses aventures – notamment avec Joséphine Baker…
Un ouvrage magistral qui rend justice à l’un des génies les plus singuliers du siècle passé.
 

balthus

« Balthus, une biographie », 2003

Voici la première biographie complète de l'un des peintres les plus énigmatiques du XXème siècle, né en 1908 et mort en 2001, l'un des plus scandaleux aussi : la thématique sexuelle qui imprègne son oeuvre ne valut-elle pas à l'une de ses toiles, La Leçon de guitare (1934), d'être soustraite à la vue du public aux Etats-Unis ?
Il faut dire que celui qui n'hésitait pas à poser dans Paris-Match tout en affirmant qu'il détestait afficher sa vie privée, celui qui distillait de savantes interviews dans Le Monde ou dans Le Figaro tout en récusant la critique, qui se présentait comme le comte Balthus Klossowski de Rola, descendant de Lord Byron, cousin des Romanov et des Poniatowsky, alors qu'il était né à Paris d'émigrés polonais, apparaît au fil de ce récit comme un personnage vraiment hors du commun.
Enfant prodige, il illustre à 12 ans une belle histoire de chat, Mitsou, écrite par Rainer Maria Rilke, qui était alors l'amant de sa mère, la tendre Baladine. Il baigne durant son enfance, comme son frère, Pierre Klossowski, dans l'atmosphère culturelle et intellectuelle de la vieille Europe. Mais sa famille est sortie appauvrie du conflit mondial, et il en souffre. Bientôt, ses amis auront pour nom Antonin Artaud, Pierre Jean Jouve, André Derain, Alberto Giacometti, Pablo Picasso. Commence alors une irrésistible ascension.
Son oeuvre, exposée pour la première fois en 1934, s’oppose aux canons dominants de l'art moderne, et divise tout de suite la critique par sa violence. Cela n'empêchera pas André Malraux, devenu ministre de la Culture du général de Gaulle, de confier à Balthus la direction de la Villa Medicis à Rome en 1961. Pour l’enfant pauvre et le jeune ambitieux qu’il avait été, c’est une extraordinaire consécration.
La biographie s'ouvre sur le récit des premiers contacts de l'auteur avec l'artiste, chez lui, en Suisse. Premiers mensonges, premiers troubles de Nicholas Fox Weber qui devine bientôt que si le maître, qui vit reclus, a accepté de le recevoir, c'est uniquement pour convaincre l’écrivain de chanter sa gloire tout en écrivant lui-même le scénario : en racontant la vie d'un aristocrate qui s’est consacré à l'art, et dont les œuvres étaient entièrement dédiées à une recherche formelle - loin de toute signification érotique.
Le jeu du chat et de la souris commence, ces deux-là ne se perdront plus de vue, et cette intrigue dans l'intrigue n'est pas le moins amusant du récit. L'obstination de Nicholas Fox Weber sera récompensée : avec une habilité consommée, une grande connaissance de l'oeuvre et une parfaite maîtrise de la critique formelle, il excelle à faire surgir le non-dit des compositions et de la palette du peintre, confirmant ou anticipant ce que lui diront les témoins et ce que révèlent les documents. Ce qui apparaît alors, c’est le portrait d'un despote magnifique, affabulateur de génie, qui passa son temps à brouiller les cartes et à dissimuler le fait qu’il avait consacré sa vie et son oeuvre à ses passions érotiques et à l'exercice de sa toute-puissance.
 

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